Depuis une soixantaine de jours a débuté la mobilisation de la population de la province d’Islay, au sud ouest d’Arequipa, contre l’installation de la mine « Tia Maria ». La mine de cuivre doit être exploitée par Southern Peru, filiale de l’entreprise mexicaine Southern Copper, pour un projet à hauteur de 1,4 milliards de dollards, pour une production atteignant 120 000 tonnes de cuivre par an. Les habitants craignent que la mine n’ait un effet dévastateur sur l’agriculture, l’environnement et sur l’approvisionnement quantitatif et qualitatif en eau. Les travailleurs-euses de la vallée du fleuve Tambo sont en grève générale illimitée depuis deux mois maintenant.
Mi-mai, le conflit s’est étendu jusqu’à Arequipa, où la fédération des travailleurs-euses a appellé à une grève générale de plusieurs jours en solidarité avec les habitants de la vallée du Tambo. Les 14 et 15 mai, des affrontements violents ont secoué la seconde ville du pays, paralysée par les blocages. Un grand centre commercial fut attaqué et dévasté. Après trois heures d’affrontements, les opposants à la mine de cuivre parvinrent à s’emparer de la place centrale d’Arequipa.
Le gouvernement a déclaré hier vendredi 22 mai l’état d’urgence dans la province Islay après de nouveaux affrontements durant lesquels un homme a été assassiné par la police. Plusieurs groupes attaquèrent la police en différents endroits, l’un d’eux en posant un explosif dans le commissariat de Cocachacra. Peu avant, l’entreprise avait annoncé une pause de 60 jours dans la réalisation du projet. Mais visiblement, une « pause » ne suffit pas aux opposants.
Avec l’état d’urgence, c’est l’armée qui prend le contrôle de la zone pendant les 60 prochains jours, au moment où commence une nouvelle grève générale régionale. Le gouvernement prévient que se suspendent les libertés personnelles relatives à l’inviolabilité de domicile, la liberté de circulation et de réunion.
Solidaridad! Basta de mineria!